Monday, February 26, 2018

LA FIEVRE THYPHOÏDE






I- INTRODUCTION :

- La fièvre typhoïde est une infection à déclaration obligatoire. Elle réalise un
sepsis à point de départ lymphatique.
-Elle est causée par le genre ‘Salmonella typhi’, ‘paratyphi A’, ‘paratyphi B’ ou
‘paratyphi C’.
-Elle est rare dans les pays développés où elle existe de façon sporadique. En
Algérie, elle reste épidémique.
- La source de contamination est essentiellement de nature fécale provenant soit
de malades soit de porteurs chroniques.
- Le réservoir est strictement humain.
-La contamination est soit directe par les selles contaminées ou les aliments
manipulés par des porteurs, soit indirecte par l’eau, le laitage…etc.

II- PHYSIO-PATHOLOGIE :

Ce sepsis à point de départ lymphatique peut donner :
- Des métastases septiques dues aux germes.
- Certaines manifestations dues à la réaction de l’organisme à l’endotoxine
(manifestations neurologiques, cardiaques…)

III- CLINIQUE :

∗ L’incubation est silencieuse et dure de 7 à 15 jours.
∗ Le 1er septénaire (phase d'invasion) est à début progressif.
- La température augmente progressivement pour atteindre 40°c en 1 semaine.
- On note une dissociation de la température et du pouls (fièvre/bradycardie.)
- Le malade signale une asthénie, une insomnie, une anorexie et des céphalées.
- Des douleurs abdominales et très souvent une constipation.
- Des épistaxis généralement unilatérales.
A l’examen clinique :
- La langue est saburrale,

- L’abdomen est météorisé
- La fosse iliaque droite est gargouillante
- Avec une splénomégalie récente au stade 1 dans 30% des cas.
NB : On peut aussi avoir un autre tableau clinique dont le début est brutal, soit un tableau ‘pseudo-grippal’, soit un tableau de ‘gastro-entérite fébrile’ soit enfin des complications digestives et cardiaques inaugurantes.
∗ Le 2e septénaire (phase d'état) :
- La température à 40°c est en plateau.
- La dissociation entre le pouls et la température est très nette.
- Le malade est somnolent, prostré voire obnubilé ; c’est le « tuphos » qui est net le jour. La nuit, le malade est insomniaque.

Pour l’examen clinique, On peut noter:
- Des diarrhées en jus de melon.
- Une langue saburrale.
- Des douleurs abdominales
- Une fosse iliaque droite gargouillante.
- Une splénomégalie.
- Des tâches rosées lenticulaires (petites macules rosées à peine surélevées de la taille d’une lentille à la base du thorax et à la partie supérieure de l’abdomen.)
- Des râles bronchiques au niveau de la base des poumons.
- Avec une ‘angine de Duguet’ (petites ulcérations superficielles des piliers antérieurs du voile du palais.)
∗ Les 3e et 4e septénaires engendrent les complications.

IV- EVOLUTION :

• Sous traitement, la température diminue en 2 à 6 jours avec disparition des signes cliniques.
• Sans traitement, surviennent :
∗ Des complications septiques : Telle l’hépatite, la cholécystite, l’ostéite et l’ostéo-arthrite.
∗ Des complications toxiniques :
- Intestinales : Hémorragie et perforation dont le diagnostic est difficile à faire avec l’iléus, l’ASP montre un croissant gazeux.
- Myocardiques : Insuffisance cardiaque, troubles du rythme, troubles de la conduction auriculo-ventriculaire, choc cardiogénique uniquement perçues à l’ECG.
- Neurologiques : Encéphalopathies, coma…
- Ainsi que des complications psychiques et psychiatriques.

V- BIOLOGIE :
∗ Leuconeutropénie ou du moins, absence d'hyperleucocytose.
∗ VS basse ou normale.
∗ Les dans la 1e semaine sont positives.
∗ La coproculture peut être positive dans le 1er septénaire et dans la 2e semaine.
∗ Le sérodiagnostic de Widal : Révèle l’apparition des Anticorps Anti-O au 8e jour et Anti-H au 12e jour. Puis on a l’augmentation des Anticorps Anti-O jusqu’à leur acmé où ils vont diminuer. Par contre, les Anticorps Anti-H vont augmenter et persister pendant plusieurs mois voire des années c'est la "cicatrice sérologique". Si on n’est pas sûre, on fait un 2nd prélèvement au bout de 3 ou 5 jours.
→ Si les 2 prélèvements sont égaux, on parle de cicatrice et non pas de maladie.
Il peut exister des faux positifs car il peut y avoir d’autres communautés antigéniques dans la fièvre typhoïde comme il
peut s’agir d’une autre maladie (Ex : la candidose.)
On fait une confrontation clinico-biologique.

VI- PRONOSTIC :

Actuellement, le pronostic est généralement favorable, mais la fièvre typhoïde peut être mortelle. Le pronostic est défavorable chez les personnes âgées ou immunodéprimées.
La guérison peut ne laisser aucune séquelle, mais on peut avoir un portage chronique.

VII- TRAITEMENT :

• Traitement symptomatique.
• Antibiothérapie contre l’étiologie :
- Ampicilline, Amoxicilline, Céftriaxone (β Lactamines.)
- Chloramphénicol, Thionphénicol.
- Cotrimoxazole (Bactrim*.)
- Péfloxacine, Ofloxacine, Ciprofloxacine (Fluoroquinolones)
• Traitement adjuvant : Corticothérapie.
• Traitement chirurgical : A discuter.
• Prévention :
- Isolement des malades.
- Désinfection des selles, du linge et des chambres.
- Surveillance sur le plan clinique (Température, TA, pouls…) et biologique (coproculture, FNS…)
- Plan prophylactique : Hygiène alimentaire, individuelle et vaccinothérapie parentérale en une seule injection à la 2e année de la vie puis rappel tous les 3 ans.
Pour

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